Coup de projecteur 3

Interview de Sylvain Bois, Commissaire de l’exposition Les rubans de l’intime, proposée par le Musée d’Art et d’Industrie

Pouvez-vous nous expliquer les liens qui se sont tissés entre l’Université et le Musée d’Art et d’Industrie à l’occasion de la conception de cette exposition ?

Le Pôle muséal a intégré le Projet A.R.T.S au printemps 2020 : ce partenariat est donc intervenu tardivement dans la préparation de cette exposition qui avait démarré dès 2018. Après échange, nous avons convenu qu’il était encore possible de solliciter une contribution complémentaire pour le catalogue d’exposition pour lequel des contacts avec déjà été pris avec Michel Rautenberg (Centre Max Weber), Brigitte Carrier-Reynaud (UMR EVS) et Georges Gay (UMR EVS). Nous avons donc été mis en contact avec Stéphane Gougelmann (UMR IHRIM) et Paul Kompanietz (UMR IHRIM) qui a rédigé un article pour le catalogue de l'exposition sur le ruban dans la littérature française du XVIIIe siècle. Nos interactions ont également permis d’enrichir la scénographie avec des sources artistiques et littéraires. À l’occasion du choix du titre, l’éclairage de Stéphane Gougelmann apporté à l’équipe sur la question du genre a pu clarifier des questionnements soulevés par ce thème sensible. D’autres collaborations seront également développées pour enrichir le programme de médiation culturelle autour de cette exposition temporaire.

Ruban pour jarretelles et jarretières, J-M Chosson, 1922, Saint-Étienne, Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne

Selon vous, quels sont les atouts d’une coopération entre ces deux institutions ?

La communauté étudiante s’avère difficile à mobiliser. Il faut aujourd’hui faire évoluer la manière de mobiliser ces jeunes générations pour les attirer dans nos institutions muséales. L’Université et les écoles d’art peuvent donc nous aider à sensibiliser ce public qui ne fréquente pas ou peu les musées de Saint-Étienne au cours de ses études. Une meilleure connaissance des appétences des étudiants nous permettra de renouveler l’offre du musée en répondant mieux à leurs attentes.

Plus globalement, nous cherchons à nourrir une réflexion scientifique autour de la valorisation de nos collections en développant de nouvelles approches, de nouveaux regards, afin de rendre ce patrimoine accessible à de nouveaux publics encore éloignés de nos propositions. Les musées se sont modernisés mais ils souffrent encore d’une image poussiéreuse auprès de certains, il faut chercher à encourager de nouveaux projets plus ouverts sur la société et les débats qui la traversent. L’articulation avec l’université et les écoles d’art peut nous aider à renverser ces représentations sociales du musée.

Cette première expérience concluante autour de l’exposition Les Rubans de l’intime nous conduit à vouloir poursuivre dans la même direction. Nous avons d’ores et déjà commencé à réfléchir sur l’exposition relative aux sports et à l’olympisme programmée en 2024.

Qu’attendez-vous du Projet A.R.T.S ?

La mise en réseau des institutions culturelles du site avec l’université et les écoles d’art doit conduire à contribuer au dynamisme culturel et artistique du territoire, en encourageant des résidences d’artiste, des masters class, des ateliers ou séminaires partagés, de nouvelles formes de programmation culturelle au sein des musées, toutes sortes de développement au bénéfice de la population et de la valorisation de nos musées.

 

Pour aller plus loin :

Télécharger le dossier de presse de l'exposition Les Rubans de l'intime

Siteweb du Musée d'Art et d'Industrie

 

Crédit image : Vue du personnel de l'usine Villard-Doron par Georges Martinier, Saint-Étienne, vers 1950-1960, Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne, inv. 2016.4.1