La vie en tourbe

La Vie en Tourbe

au Centre des savoirs pour l'innovation / Bâtiment des forges, 11 rue du Dr Annino, à Saint-Etienne (horaires d'ouverture du bâtiment).

Mise en exposition de la recherche doctorale de Sandra Coullenot qui a soutenu une thèse en février 2022 intitulée "La ferme islandaise, une archéologie des narrations de l’architecture en tourbe", dirigée par Michel Rautenberg (UJM / Centre Max Weber).

(c) Sandra Coullenot

 

Intitulée La ferme islandaise. Une archéologie des narrations de l’architecture en tourbe, l'objet de cette recherche est la torfhús (maison en tourbe), un mode de construction utilisé par les Islandais, de la colonisation de l’île jusqu’à la première moitié du 20e siècle. En proposant une ethnographie de la torfhús par la récolte puis l'analyse de récits et de pratiques diverses, cette thèse permet de percevoir quels sont les liens tissés entre le bâti vernaculaire et la construction de la nation islandaise et de l’islandicité.

L'Islande

Émergée au milieu de l’Atlantique Nord, l’Islande est une île géologiquement jeune qui s’étend sur 103000 km². Âgée d’à peine vingt millions d’années, elle est en mutation permanente. Son environnement est unique et évolue en permanence : l’activité volcanique, les tremblements de terre, les apparitions et disparitions d’îles mais aussi l’érosion contribuent régulièrement à la métamorphose de cette terre insulaire conquise à la fin de l’épopée Vikings au 9e siècle de notre ère. 

Exposition La Vie en Tourbe

Avec une méthodologie tournée sur la prospection, l'observation participante et la réalisation d'entretiens, cette recherche doctorale revendique - dans son fond et aussi dans sa forme - une nature narrative et visuelle forte. La torfhús génère un grand nombre de textes et de représentations, reflétant une conception individuelle, institutionnelle ou collective de cet habitat. Ces images de l'architecture traditionnelle islandaise sont multiformes : tantôt conventionnelles, tantôt subversives. La maison en tourbe se définit aussi par des acteurs clés, dont le rassemblement n'est pas toujours une évidence. Elle exprime aussi la perte comme la pérennisation d'une culture constructive et est surtout révélatrice de l'islandicité

Les enjeux de la conservation du bâti en tourbe renvoient aussi sur les problématiques du tourisme, du changement climatique, de la politisation et de la mercantilisation du patrimoine culturel. Le matériau tourbe, quant à lui, nous permet de réfléchir à de nouvelles formes d'architecture écologique. Ainsi la torfhús a le pouvoir de nous confronter à nos manières d'être au monde : il nous faudrait parfois (ré)apprendre à habiter, avoir les outils pour appréhender la proximité essentielle entre être et habiter. Ces dernières années, on observe la réinvention voire le repositionnement du rôle de l’architecte qui a encore beaucoup à (ré)apprendre des pratiques vernaculaires souvent ingénieuses. 

Pour restituer ce travail de terrain intimement lié aux personnes enquêtées (essentiellement islandaises) et à un matériau spécifique (la tourbe), le projet de La Vie en Tourbe propose de le décliner sous la forme de photographies, d'une installation et de divers outils de médiation (livre animé, jeu participatif, collecte de terrain etc...), comme un montage - scientifique et subjectif - où divers aspects de la pluralité de la maison en tourbe pourraient se télescoper. 

La Vie en Tourbe vise à toucher un public plus large afin que la culture scientifique circule et engage une discussion plus commune. Un pan du patrimoine culturel islandais investit donc le Bâtiment des Forges du CSI pour partager les données recueillies lors de cette recherche et poser l'inépuisable question de l'habitation.

Biographie de l'auteure

Sandra Coullenot est née à Lyon en 1983. Après l’obtention d’un Master 2 Patrimoine Architectural en 2008 à l’Université Lumière Lyon 2, son désir de se pencher sur l'habitat et de découvrir un Moyen-Âge extra-européen sont à l’origine de son terrain en Islande. Elle poursuit donc ses études avec une recherche doctorale en anthropologie consacrée au patrimoine en tourbe islandais, un univers bâti qui renvoie fortement aux concepts de narration et d’imaginaire. Soutenue le 25 février 2022, cette thèse a été réalisée au sein du Centre Max Weber de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, sous la direction de Michel Rautenberg. Sandra Coullenot a débuté sa carrière professionnelle en 2003 au sein des Musées de la ville de Mâcon (71) comme régisseuse d’exposition. En 2018, elle intègre la collectivité de Champagnole (39) afin de prendre en charge la médiation culturelle de la Bibliothèque et du Musée archéologique de la ville. 

Partenariat

Cette exposition a été réalisée avec le soutien de la CSTI, du projet ARTS et du Learning Center du Centre des savoirs pour l'innovation de l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne.

 

Exposition virtuelle

Écouter les podcasts accompagnant l'exposition.

Retrouver également la mise en forme virtuelle de l'exposition sur le site de la CSTI.

 

Informatiques pratiques

Une visite guidée sera proposée par Sandra Coullenot :

- Lundi 10 octobre 2022 à 17h avant la conférence grand public programmée dans le cadre de la Fête de la Science.

L'exposition est visible pour les usagers du Centre des savoirs pour l'innovation du 30 septembre au 27 octobre 2022. Elle peut être également ouverte au public extérieur sur rendez-vous (adresser un mail à ARTS (projet-arts @ univ-st-etienne.fr)).

 

Conférence le 10 octobre 2022 à 18h : "Repenser l'habitat d'aujourd'hui" 

A l'occasion de cette exposition, une conférence grand public sera proposée dans le cadre de la Fête de la Science.

Informations et inscription