Séminaire Arts et Littératures de terrain #3

Littératures et arts de sortie

de 14h à 17h, à l'Espace d'arts Les Limbes, 7 rue Henri Barbusse à Saint-Etienne.

Dans le cadre du séminaire de recherche bimestriel organisé au sein du laboratoire Eclla par Morgane Kieffer, Frédéric Martin-Achard, Carole Nosella et Jacopo Rasmi, sur le thème "Arts et littérature de terrain. Imaginaires politiques de la création contemporaine ".

Séance #3 : Littératures et arts de sortie.

En présence de Denis Saint-Amand (FNRS / Université de Namur) et Fabrice Flahutez (Eclla / UJM).

Résumés des interventions :

Denis Saint-Amand :

"Dans L’institution de la littérature, Jacques Dubois forgeait l’expression « littératures parallèles et sauvages » pour désigner les productions « qui ne participent d’aucun des réseaux [habituels] de production-diffusion, qui s’expriment de façon plus ou moins spontanée et se manifestent à travers des canaux de fortune ». En partant d’un corpus d’écritures de la contestation déployées dans l’espace public français contemporain, j’essayerai de présenter les enjeux d’une réflexion systématique et transversale sur ces productions sauvages, en montrant, d’une part, comment les outils du littéraire permettent d’éclairer leurs rouages et logiques, et, d’autre part, comment l’appréhension d’un tel corpus conduit à interroger les frontières de ce que nous appelons « littérature »."

Fabrice Flahutez :

"L’idée générale de la communication s’intéressera à revisiter historiquement la propension qu’ont pu avoir certains artistes à faire une lecture sémantique du paysage urbain. Partant du Paysan de Paris (Aragon, 1926) et de Nadja (Breton, 1928), nous verrons comment s’élabore une poétique visuelle des espaces desservants pour en pointer toutes les apories, les impasses, les enjeux politiques et sociaux. La dérive que nous comptons faire ira jusqu’aux confins de l’Internationale Situationniste et montrera combien tout le XXe siècle est hanté par une volonté de rendre intelligible la ville d’une autre manière que par l’immense technologie de la signalétique et ses tentacules coercitives et normatives. Au-delà de cet aspect historique, nous croiserons les déambulations du théoricien qui vous parle dans le dédale historique proposé en inscrivant sa propre réflexion dans le réel aujourd’hui et comme le voulait Siegfried Kracauer, l’historien que je suis, se rêvera en vagabond entre l’objet qu’il étudie et l’époque qui est la sienne." 

Renseignements et inscriptions : Carole Nosella (carole.nosella @ univ-st-etienne.fr)