Tensions sociales et contexte numérique

Tensions sociales et contexte numérique : équité, diversité et inclusion en France et au CanadaEntretien Jacques Cartier

le 10 octobre (13h30-17h30) à Lyon et le 11 octobre (9h30-13h) à Saint-Étienne.

Rencontres organisées par l'Institut ARTS de l'Université Jean Monnet, Sabine Loudcher de l'Université Lyon 2, Jean-Philippe Magué de l'ENS de Lyon et Kevin Kee de l'Université d'Ottawa, avec le soutien du Centre Jacques Cartier.

En France et au Canada, les technologies numériques ont transformé la vie quotidienne de manière subtile et extraordinaire : pensons à la façon dont nous communiquons, ou bien à la façon dont nous conduisons des voitures, ou même encore aux types de travail que nous effectuons. Avec chaque innovation ou nouvelle application des technologies numériques, des défis de plus en plus importants surviennent concernant la pleine participation à la société des individus et des groupes qui sont exclus ou en marge de la transformation numérique, tels que les immigrants, les minorités linguistiques et économiques, les personnes handicapées, les peuples autochtones. Il existe ainsi une forte disjonction entre la diversité sociale et culturelle et la société qui se sert d’outils numériques : par exemple, les inégalités socio‐économiques relevant de la fracture numérique sont devenues encore plus évidentes pendant la crise de la COVID‐19 car, alors que les personnes qui avaient accès à une connexion Internet fiable ont pu continuer à travailler et étudier chez elles, celles qui n’en disposaient pas ont encore plus souffert. Cet Entretien se penchera ainsi sur les tensions dans deux sociétés où il existe déjà de profondes inégalités socio‐économiques qui risquent de s’aggraver à cause des technologies numériques.

Lors d'un précédent Entretien Jacques Cartier organisé sur ce sujet en novembre 2022 à l’Université d’Ottawa, des questions à la fois nombreuses et variées ont été abordées. La question suivante a servi de fil conducteur des discussions : comment est‐ce que l’intersection du numérique avec la diversité et l’inclusion peut générer de nouvelles connaissances et de nouveaux modes d’agir et de faire ? Les interventions et les discussions ont fortement contribué à avancer les connaissances dans ce domaine. Par exemple, sur la manière dont l’intelligence artificielle et les algorithmes reflètent et renforcent les inégalités non seulement par l’utilisation des données biaisées mais aussi par un manque de diversité au sein des équipes responsables du développement des algorithmes. Dans le secteur privé, certains organismes travaillent à partir de données rigoureuses et des technologies numériques pour réduire ces biais et contribuer à créer un milieu de travail profondément diversifié. Des interventions avaient également porté sur l’inclusion des personnes handicapées dans le développement des outils technologiques et dans les expositions muséales, et sur la revitalisation des langues autochtones assistée par des outils numériques.

Ces discussions méritent non seulement d’être explorées en plus profondeur, mais elles ont soulevé encore des enjeux relatifs à l’équité, diversité et inclusion (EDI) dans un contexte numérique.

Les rencontres qui se tiendront à Lyon le 10 octobre et à Saint-Étienne le 11 octobre aborderont donc ces enjeux en se concentrant sur le thème des tensions sociales dans un contexte numérique : 

1) En quoi les réponses aux inégalités numériques en France et au Canada sont‐elles divergentes et en quoi sont‐elles similaires ? Quels enjeux sont mis de l’avant et pourquoi ?

2) Que pouvons-nous apprendre les uns des autres sur la manière dont les technologies et les processus numériques modifient la nature de la participation et l’inclusion sociale ?

3) Comment faire en sorte que l’utilisation du numérique bénéficie à tout le monde et non seulement aux groupes privilégiés ? 

4) De quelles façons le numérique contribue‐t‐il aux processus de réconciliation auprès des Autochtones au Canada, ou à la rectification des maux commis par le passé, comme dans le cas des personnes immigrées en France ? 

5) Quel rôle la technologie numérique joue‐t‐elle dans le cadre des révolutions socio‐culturelles ? 

6) Comment assurer une utilisation plus équitable et inclusive des données ?

La confrontation des pratiques canadiennes et françaises, et le dialogue entre disciplines et secteurs public et privé auront comme but une réflexion sur ces questions et le partage de meilleures pratiques en équité, diversité et inclusion dans et par le numérique.

 

Les personnalités canadiennes invitées

 

Kevin Kee

Kevin Kee est le Conseiller principal du recteur, Stratégie numérique et innovation pédagogique à l’Université d’Ottawa. Dans ce rôle, il  dirige une stratégie de transformation numérique pour une université de 50 000 étudiants en se concentrant sur l'innovation en matière d'apprentissage pour les professeurs, les étudiants et le personnel ; l'expansion de l'apprentissage en ligne pour des étudiants à distance; l'expansion de l’éducation permanente, y compris pour ceux qui doivent acquérir de nouvelles compétences à mesure que la technologie progresse et rend leur travail obsolète ; l'élargissement de l'accès à l'enseignement universitaire pour ceux qui en ont été précédemment exclus ; des préoccupations et craintes concernant la technologie et les nouveaux formats d'apprentissage, la sécurité, l'éthique du consentement, la marginalisation, l'exclusion et les inégalités ; et une attention particulière à faire en sorte que l'adoption de technologies émergentes et de nouveaux formats d'apprentissage favorise l'Indigénisation et la décolonisation et favorise l'équité, la diversité et l'inclusion pour tous les membres de l'Université d'Ottawa. Chercheur en humanités numériques, il a mené de nombreuses innovations numériques en tant que Doyen de la Faculté des arts à l’Université d’Ottawa, et comme l’ancien titulaire de la Chaire de recherche du Canada dans le domaine de l’apprentissage à l’aide de la technologie, il a contribué à bâtir un nouveau domaine de recherche se concentrant sur des simulations informatiques pour l'apprentissage de l'histoire, avec un accent particulier sur les transferts de technologie et les partenariats entre les universités et les secteurs public et privé.


Tristan Lamonica

Tristan Lamonica est actuellement directeur de la stratégie numérique et analytique au Parlement du Canada, et est également professeur à l'Université d'Ottawa où il enseigne l'IA et les communications. Il travaille sur diverses initiatives numériques au sein du gouvernement fédéral.
 
Sa thèse à l'Université d'Ottawa portait sur une infrastructure internet décentralisée pair-à-pair. Il a une formation en science des données et en analyse.
 
Tristan joue également un rôle de conseiller auprès de startups d'intelligence artificielle basées sur la blockchain à travers le Canada.

 


Jinny Yu

La pratique artistique de Jinny Yu découle d'une enquête sur le médium de la peinture, comme moyen de tenter de comprendre le monde qui nous entoure. Son projet "Don't They Ever Stop Migrating?" a été exposé à la 56e Biennale de Venise en 2015. Son travail a été largement présenté au Canada, en Allemagne, au Japon, en Italie, au Portugal, en Corée du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Professeure titulaire à l'Université d'Ottawa, Yu a reçu le prix d'artiste de mi-carrière du Conseil des arts d'Ottawa en 2013 ; le prix de peinture Laura Ciruls de la Fondation des arts de l'Ontario en 2012 ; et a été finaliste du prix Pulse de New York en 2011 et 2014. Sa prochaine exposition personnelle aura lieu au Musée des Beaux-Arts de l'Ontario à Toronto en 2024.

 

Programme des rencontres

Programme des rencontres à Lyon le 10 octobre 2023 de 13h30 à 17h30

Programme des rencontres à St-Etienne le 11 octobre 2023 de 9h30 à 13h.

 

Pour aller plus loin

Retrouver l'intégralité du programme des Entretiens Jacques Cartier sur le siteweb du Centre de Jacques Cartier.