BIOGRAPHIE

RÉSUMÉ DU PROJET DE THÈSE
Sous la direction de Manuel Bello-Marcano (ECLLA), et la co-direction de Catherine Deschamps (CEMS)
De multiples processus de transformation architecturale ont été menés dans les espaces d’élevage et d’abattage ces deux derniers siècles, et ont bouleversé la manière de travailler avec les animaux de rente (Giedion, 1948). L’existence de liens entre l’organisation spatiale de ces espaces et les souffrances que peuvent ressentir les individus, travailleur·ses et animaux, a été abordée dans plusieurs ethnographies (Vialles, 1987 ; Mouret, 2005 ; Rémy, 2009 ; Pachirat, 2011). Cependant, nous constatons que ces lieux, aujourd’hui invisibilisés, n’ont pas encore été étudiés dans la recherche en architecture.
Ce projet de thèse vise ainsi à étudier des espaces du système de production animale, et plus particulièrement à questionner l’impact de l’architecture sur les relations entre animaux d’élevage et travailleur·ses. Il se fonde sur l’hypothèse d’une interdépendance des souffrances humaines et animales au sein de ces dispositifs spatiaux. L’objectif – et, nous l’espérons, l’originalité de ce travail – sera de chercher à comprendre de quelle manière l’architecture peut contribuer à les générer ou à les atténuer. Cette démarche s’ancre dans une double approche : un travail d’enquête ethnographique multi-située (couvrant à la fois le système de production industrielle et l’agriculture « paysanne » en territoire rural), et un processus de recherche-création architecturale. Il s’agira d’identifier les conditions d’apparition des souffrances animaux-travailleur·ses afin d’en saisir les enjeux pour notre société contemporaine, dans l’objectif d’explorer d’autres manières d’interagir et de produire avec les animaux d’élevage. L’ambition générale de ce travail est ainsi de repenser les pratiques architecturales de l’élevage et de l’abattage et, par cette réflexion, de reconsidérer plus généralement la place – y compris imaginaire – de l’être humain et de l’architecture au sein du vivant.