Eh bien, chantez maintenant !
Publication du Musée national de l’éducation.
Eh bien, chantez maintenant ! , sous la direction d’Anne Damon-Guillot et Emmanuelle Macaigne, éditions Canopé, juillet 2022.
Catalogue de l’exposition éponyme.
A retrouver sur le site du Munaé.
Autant d’airs connus de tous et associés à l’enfance ! La nouvelle exposition du Munaé propose de comprendre comment ces chansons se sont définitivement inscrites dans le répertoire enfantin et quelles routes elles ont empruntées pour venir se fixer dans la mémoire collective.
UNE HISTOIRE DE LA CHANSON D’ENFANCE
L’exposition, structurée en trois parties, couvre la période du XIXe siècle au deuxième tiers du XXe siècle. La première partie aborde la construction du répertoire enfantin au XIXe siècle, en lien avec l’émergence d’une culture enfantine. La deuxième partie traite des modalités de diffusion des chansons enfantines, au cours du XXe siècle, dans les différentes sphères de la vie de l’enfant : au sein de la famille, selon les âges de l’enfant, de la berceuse au jouet ; par la publicité et les nouveaux médias ; dans les mouvements de jeunesse. La troisième partie est consacrée au chant à l’école et présente l’histoire, les méthodes et les pratiques de son enseignement. Elle met en valeur les différents répertoires qui ont traversé l’école et la cour de récréation, et souligne l’utilisation de la chanson dans les apprentissages.
UN PARCOURS VISUEL, SONORE ET INTERACTIF
L’exposition montre les objets tangibles de la chanson que sont les recueils, les illustrations, les cahiers d’élève ou encore les disques et matériels d’écoute, faisant plonger le visiteur au plus près des enfants chanteurs depuis le milieu du xixe siècle. Plus de 350 objets sont présentés au long d’un parcours ponctué de dispositifs interactifs ou musicaux. Plusieurs documentaires sonores sont proposés, dont Bout d’ficelle & ritournelles, création qui met en son l’enquête-concours sur le folklore enfantin, connue comme l’« enquête Baucomont », qui fut lancée auprès des institutrices et instituteurs en 1931. Les réponses à cette enquête constituent un corpus de milliers de pages longtemps conservé par le Musée pédagogique, ancêtre du Munaé, et aujourd’hui par les Archives nationales. Cette fiction musicale réalisée par Péroline Barbet et Anne Damon-Guillot, avec les étudiants en musicologie de l’université de Saint-Étienne, entraîne les visiteurs dans un espace intermédiaire entre le monde extérieur et la classe : les cours de récréation de 1931, permettant de toucher du doigt la camaraderie, le jeu, la grivoiserie, voire la cruauté qui habitent souvent le répertoire.
Le parcours de l’exposition permet aussi de découvrir la multitude de versions musicales d’une comptine que l’on pense gravée dans le marbre, telle « La Mère Michel », ou de vivre une expérience immersive d’apprentissage de chansons grâce à la radio scolaire des années 1960.
Enfin, l’Atelier Enchanté invite le visiteur à tester et expérimenter sa voix, à apprendre un chant d’une manière
originale et ludique, à exprimer ce que lui évoque une mélodie ou à écrire des paroles grâce à des ressources actuelles et connectées pour l’éducation artistique et culturelle.
Commissariat de l’exposition : Emmanuelle Macaigne, Responsable du département conservation – patrimoine au Munaé et Anne Damon-Guillot, professeure d’ethnomusicologie (UJM / Eclla).
L’ouverture de cette exposition initialement prévue le 2 avril est reportée au 4 juin 2022.
Pour aller plus loin :
Siteweb du Munaé
Cycle de conférences accompagnant l’exposition :
– « Le répertoire des berceuses dans les camps nazis : entre mise à distance, esthétisation et dénonciation de la violence », d’Élise Petit (Université de Grenoble)
– « Chansons en images, images en chansons : le livre de chansons pour enfants dans l’entre-deux-guerres », conférence chantée, de Cécile Pichon-Bonin (UMR LIR3S) et Sarah Nardon (école de Musiques Actuelles de Vernon).
Consulter un article dédié à l’exposition sur The Conversation
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Art et enfance pour un monde meilleur
Fortes d’une collaboration internationale de longue date entre le département de musicologie de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne et la Faculté de Musique de l’Université de Montréal, qui s’est manifestée par une mobilité enseignante soutenue entre 2014 et 2017, Nathalie Fernando (professeure et doyenne de la Faculté de Musique de l’Université de Montréal) et Anne Damon-Guillot (professeure à l’UJM, responsable du master « Musique et musicologie ») ont initié un projet de recherche commun autour de la question croisée de l’enfance et de la musique.
Leurs intérêts scientifiques se rejoignent en effet.
D’une part, la Faculté de Musique de l’Université de Montréal est investie dans un projet intitulé « La Musique aux enfants », en partenariat avec l’Orchestre Symphonique de Montréal. Les chercheurs étudient l’impact du programme musical sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, sur la compréhension des concepts mathématiques, les habiletés motrices fines et grossières et le développement social.
D’autre part, avec le soutien de la Société Française d’Ethnomusicologie, du Musée National de l’Éducation (Rouen), du CIEREC/ECLLA et du département de musicologie, Anne Damon-Guillot mène une recherche collective autour du concept de « l’enfant musicien ». Cette recherche se penche sur la construction du « folklore enfantin » dans une perspective épistémologique, s’appuyant sur un large fonds d’archives pour la plupart inédites. Elle cherche aussi à comprendre, à partir d’une démarche ethnographique, le rapport de l’enfant à la musique, entre questionnements ontologiques et appréhension des représentations culturelles.
Le projet « Art et enfance pour un monde meilleur » va au-delà des liens entre enfance et musique en interrogeant plus largement la rencontre entre art et enfance et son impact sociétal. Ainsi des artistes, chercheurs, éducateurs et acteurs culturels réfléchissent ensemble aux ressorts et aux enjeux de l’association entre art et enfance, au prisme de l’engagement. Le projet associe des structures de terrain (écoles, ensembles musicaux, associations caritatives et culturelles, musée), issues en particulier de la région Rhône-Alpes et du Québec, qui font le double pari du pouvoir vertueux de l’art et de la réceptivité de l’enfant. Que peut l’art pour l’enfant ? Peut-il rendre le monde – celui des enfants et celui qu’ils partagent avec les adultes – meilleur ? Dans quels contextes et selon quelles attentes ? Par quels moyens et quelles modalités ? Le projet convoque des disciplines académiques variées, allant des études en art (musicologie, arts plastiques) à la socio-anthropologie en passant par l’histoire. Il s’appuie sur la création, par des artistes rhônalpins, d’une œuvre inédite et engagée du compositeur québécois François-Hugues Leclair, L’Amour de la Terre. Ce conte musical avec chœur d’enfants (Maîtrise de la Loire), qui s’exprime sur les questions environnementales agitant notre époque, sera joué en avant-première à l’université de Saint-Étienne en décembre 2021, en présence du compositeur.
Le projet « Art et enfance pour un monde meilleur » se caractérise par la variété de ses formats et l’ambition de son propos pluridisciplinaire : un colloque international, des entretiens avec des artistes de renom, la création d’une œuvre musicale. Il allie collaboration internationale et ancrage local, recherche et enseignement. Dans une volonté de co-construction de la connaissance, il réunit chercheurs et acteurs de terrain. Il propose des formes renouvelées d’écriture de la recherche (documentaire radiophonique, exposition, montages audiovisuels). Enfin, il initie une réflexion collective à partir de projets artistiques concrets impliqués dans la société et se donnant précisément pour mission de construire « un monde meilleur ».
Ce projet « Art et enfance pour un monde meilleur » a bénéficié du soutien des Entretiens Jacques Cartier pour l’année 2020-2021. Ce dispositif, qui se veut être un espace de dialogue entre les acteurs des mondes universitaires, économiques, institutionnels, scientifiques, associatifs et groupements citoyens, encourage les collaborations franco-québécoises répondant à l’esprit et aux missions des Entretiens Jacques Cartier par un fort impact sociétal. Du fait du contexte sanitaire, le Centre Jacques Cartier a décidé de donner à ces Entretiens une forme en deux parties : l’organisation d’un Sommet Virtuel qui a eu lieu du 2 au 6 novembre 2020, suivi de Rencontres franco-québécoises en présentiel qui se sont déroulées le 13 octobre 2021.
Le projet « Art et enfance pour un monde meilleur », plurisectoriel et pluridisciplinaire, a donc compris deux parties liées :
– une rencontre virtuelle, le 6 novembre 2020
Le 6 novembre 2020, « Le conte musical « L’amour de la Terre » a fait l’objet d’une discussion en présence de François-Hugues Leclair et de Jean-Baptiste Bertrand, animée par Anne Damon-Guillot, professeure en ethnomusicologie (UJM), Auriane Faure (Maîtrise de la Loire) et Marianne-Sarah Saulnier, doctorante en anthropologie (Université de Montréal). Retrouvez cette séquence sur la chaîne You Tube du Centre Jacques Cartier.
Vous pouvez également consulter la capsule vidéo réalisée par la Maison des Sciences de l’Homme de Lyon – Saint-Etienne à partir du tournage effectué par leur équipe lors des répétitions de la Maîtrise de la Loire sur le site de la MSH.
Retrouver les ressources diffusées lors de cette rencontre.
Cette séquence peut être visionnée en rediffusion sur la chaine YouTube du Centre Jacques Cartier.
Pour aller plus loin : « Art et enfance » Entretiens Jacques Cartier
– un colloque franco-québécois, le 13 octobre 2021, au cours duquel la parole était distribuée à travers des conférences, entretien et tables rondes.
– l’interprétation du conte musical L’Amour de la Terre le 1er décembre 2021 à 20h30 en présence du compositeur.
Contact : Anne Damon-Guillot
Le 6 novembre 2020, Anne Damon-Guillot de l’Université Jean Monnet organisait une rencontre « Art et enfance pour un monde meilleur » en partenariat avec Nathalie Fernando de l’Université de Montréal.
Des artistes, chercheurs, éducateurs et acteurs culturels ont réfléchi ensemble aux ressorts et aux enjeux de l’association entre art et enfance, au prisme de l’engagement. Que peut l’art pour l’enfant ? Peut-il rendre le monde – celui des enfants et celui qu’ils partagent avec les adultes – meilleur ? Dans quels contextes et selon quelles attentes ? Par quels moyens et quelles modalités ? Le projet convoque des disciplines académiques variées, allant des études en art (musicologie, arts plastiques) à la socio-anthropologie en passant par les sciences de l’éducation, la sociolinguistique et la psychologie. Il associe des structures de terrain (écoles, orchestres, associations caritatives et culturelles, musées), issues en particulier de la région Rhône-Alpes et du Québec. Il s’appuie sur la création mondiale d’une œuvre inédite et engagée du compositeur québécois François-Hugues Leclair, L’Amour de la Terre, conte musical pour tous publics faisant intervenir un chœur d’enfants.
Programme détaillé de la rencontre :
- Introduction d’Anne Damon-Guillot
- Intervention de Gérard Garouste « L’art au service de l’enfance en difficulté » (annulée)
- Intervention de Jean-Baptiste Bertrand, « La musique comme outil de transformation » [télécharger la présentation]
- Intervention de François-Hugues Leclair : Composer pour chœur d’enfants : L’Amour de la terre (2020)
- Présentation de l’association La Source fondée par Gérard Garouste par Anne Damon-Guillot et Fabrice Flahutez
- Discussion
Pour aller plus loin :
Pour revoir l’intégralité de la rencontre, se connecter à la chaîne YouTube du Centre Jacques Cartier.
Voir sur le site de la MSH, une vidéo de présentation du projet L’Amour de la Terre en répétition à la Maîtrise de la Loire.
Revoir le concert L’Amour de la Terre du 1er décembre 2021.
Cycle de conférences Art, enfance, territoire
Note d’intention
Le cycle de rencontres s’intéresse à la question croisée de l’art, de l’enfance et du territoire par le prisme de la création, de la transmission et du jeune public : il s’agit de s’interroger autant sur les propositions et engagements des artistes que sur les dispositifs de médiation mis en place. Sur le modèle des childhood studies, ces rencontres privilégient la pluridisciplinarité afin de mieux appréhender les enjeux sociétaux, esthétiques et politiques qui touchent les projets associant art et enfance, en termes de droit (droits culturels et droits de l’enfant), d’écritures, de territoires et d’interculturalité.
La programmation associe professionnels du monde de culture et/ou de l’éducation, artistes et chercheurs dans les domaines de la littérature, de la musique, du théâtre et de la socio-linguistique.
Responsable scientifique : Anne Damon-Guillot, professeure d’ethnomusicologie (UJM / Eclla).
Public visé
Ces conférences sont largement ouvertes et gratuites.
Elles s’adressent notamment aux étudiant.e.s inscrit.e.s dans les modules « Jeune public » des masters Musique et musicologie, Administration et gestion de la musique, Métiers des institutions culturelles, dont elles viennent compléter l’enseignement.
Elles s’adressent plus largement aux :
- enseignant.e.s-chercheur.e.s de l’UJM (notamment des laboratoires du périmètre de ARTS : Eclla, Ihrim, Triangle, Centre Max Weber, EVS) et de l’Inspé ;
- étudiant.e.s de tout l’UJM (notamment les étudiants des masters arts, design, lettres, patrimoine, sciences de l’éducation, sociologie, FLE, MEEF et droit) ;
- élèves des écoles supérieures de la culture membres du réseau ARTS ;
- doctorant.e.s de l’ED 3LA ;
- partenaires professionnels de ARTS.
Année 2023-2024
La programmation 2023-2024 associe professionnels du monde de la culture et/ou de l’éducation, artistes et chercheurs dans les domaines de la littérature, de la musique, du théâtre et des arts graphiques.
Conférence d’Amandine Vattaire
Contact : Anne Damon-Guillot
Année 2022-2023
Rencontre avec Jean-Pierre Siméon
Poète, romancier, dramaturge, critique et traducteur Jean-Pierre Siméon ne s’est jamais limité à un genre ni à une forme. Variée, riche et humaniste, son œuvre a séduit un large public et sa parole ouvert à de vastes horizons.
Passionné par la littérature et soucieux de transmission, Jean-Pierre Siméon, qui est aussi professeur de Lettres et a beaucoup enseigné, fait de nombreuses interventions publiques et contribue de façon essentielle à la vie de la poésie en France. Ainsi, il a été directeur artistique du Printemps des Poètes de 2001 à 2017 et écrivain associé au Théâtre National Populaire de Villeurbanne, il participe à des comités de rédaction de plusieurs revues et dirige depuis 2018 la collection « Poésie » chez Gallimard après avoir été éditeur chez Cheyne.
Petit éloge de la poésie est une autre expression de cette passion et cette préoccupation : cet ouvrage expose son amour de la poésie et explique la nécessité de celle-ci pour chacun et chacune.
Jean-Pierre Siméon bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle et publique à la mesure de la générosité qui caractérise son parcours et son œuvre. Citons, par exemple, le Prix Apollinaire (1994) ou le Grand Prix de Poésie de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre (2022).
Ses dernières publications, Une Théorie de l’amour (Gallimard, 2021), L’Arbre m’a dit illustré par Zaü (Éditions Rue du Monde, 2022) et Petit Éloge de la poésie (Gallimard, 2022) offrent l’occasion de le mettre à l’honneur dans le cadre de la Fête du livre de Saint-Étienne. Fidèle partenaire de cet événement culturel, ARTS a souhaité accueillir Jean-Pierre Siméon et organiser avec cet auteur inspirant et passionnant une rencontre pour les étudiants des filières artistiques et littéraires de l’Université Jean Monnet, mais aussi pour les membres du consortium ARTS et tout amateur de littérature.
La rencontre sera modérée par Zoé Schweitzer, enseignante-chercheure à l’Université Jean Monnet et par Amaury Pontvianne, professeur de lettres au collège de Firminy.
Conférence de Luciana Penna « Le projet éducatif de la Philharmonie de Paris : l’exemple des musiques de tradition orale »
Transmettre les musiques de tradition orale hors contexte et, plus particulièrement, dans une grande institution culturelle comme la Philharmonie de Paris, pose de nombreuses questions : quelles musiques transmettre ? Sur quels instruments ? Quel discours adopter ? Pour quel type de public ? Qui transmet le savoir-musical ?…
Cette activité nécessite l’application de méthodes et de stratégies spécifiques qui tiennent compte des facteurs psychologiques, sociaux, et temporels de l’environnement dans lequel elle s’exerce. Cette présentation met en lumière le travail effectué par les pédagogues et les ethnomusicologues qui œuvrent à la Philharmonie de Paris.
Modération : Anne Damon-Guillot, professeure d’ethnomusicologie (Eclla / UJM).
Biographie de Luciana Penna
Responsable éducative, musique de tradition orale et interculturalité à la Cité de la musique-Philharmonie de Paris et chercheuse associée au laboratoire « Eco-anthropologie et ethnobiologie » (UMR 7206 du CNRS-MNHN). De 2016 à 2018 elle a été la Présidente de la Société française d’ethnomusicologie. Sa recherche porte sur la musique des Wolof et des Seereer du Sénégal. Auteur de plusieurs articles, CDs (Ocora-Radio France), elle a coordonné la collection « Traditions chantées » (Éd. Cité de la musique) et a signé deux ouvrages sur la musique des Wolof du Sénégal.
Jeudi 24 novembre 2022 dans l’Auditorium de l’ESADSE: « Entre œuvre d’art et aire de jeux«
Conférence d’Anne-Marie Ouellet.
Mercredi 25 janvier 2023 au Bâtiment des forges : « Création théâtrale pour et avec des enfants et des adolescents : dispositifs scéniques, outils numériques, perspectives esthétiques et repères éthiques«
Contact : Anne Damon-Guillot