ARTEMIS

ARTEMIS

L'ART Et la Matière, Innovation et Savoir-faire : promotion des métiers d'art à Saint-Etienne.

« Saint-Étienne ne s'est pas développée avec l'industrie à partir de la fin du XVIIIe siècle, elle est née avec. En 1820, la ville – et ses quatre communes limitrophes – compte 19 100 habitants. La révolution industrielle induit une explosion démographique : en 1856, l'agglomération stéphanoise compte plus de 94 000 habitants, et presque 150 000 en 1911. L'industrialisation de la ville s’opère autour de deux secteurs productifs distincts correspondant à deux réseaux d'acteurs : la rubanerie, d'une part, les industries minières et métallurgiques, d'autre part. La rubanerie est caractéristique de la phase de proto-industrialisation. L'activité est ancienne dans la région stéphanoise, les évolutions techniques n'y sont que très graduelles. Elle associe des négociants, d’une part, qui obtiennent des marchés auprès de maisons de gros ou de commissionnaires, et des passementiers, d’autre part, qui travaillent à domicile et parfois sous-traitent certaines tâches à des compagnons disséminés dans la ville. Hormis quelques rares manufactures importantes, ce secteur se caractérise donc par une structure atomisée et une faible intensité capitalistique. Cependant, il prospère tout au long du XIXe siècle et se maintient jusqu'à la Première Guerre mondiale. »

Objectifs :
Artemis, le projet porté conjointement par le master Design, parcours métiers et industries d’art , le musée d’art et d’industrie de Saint-Etienne et les archives de Saint-Etienne vise à promouvoir la valorisation des savoir-faire dans le domaine des métiers d’art. La structuration du projet permettra de construire une synergie thématique avec le souci de développer l’esprit d’ouverture des structures partenaires. Ces actions, partant de la préservation du patrimoine culturel, industriel, et artisanal de notre région, viendront en soutenir et développer l’innovation et la création. Elle permettra aux étudiants du Master Design de devenir des partenaires de recherche du projet européen MOSAIC en posant la question du patrimoine et savoir-faire dans les aspects de la préservation, de l’exploitation, et de l’innovation : Il s’agit à la fois de rendre ces patrimoine et savoir-faire pérennes : archivage, recension, inventaire dans les différents lieux dédiés à ces arts, tout en assurant la construction d’un référentiel de métiers (en cerner l’évolution historique, et les représentations professionnelles actuelles (identité professionnelle, éthique de métier).
ARTEMIS tire son inspiration et sa légitimité d’un double constat : celui du poids économique et de l’intérêt toujours grandissant pour les métiers d’une part et d’autre part de l’incapacité ou du moins d’une difficulté chronique à circonscrire et à déterminer de manière satisfaisante ces activités singulières malgré les nombreux travaux et rapports dans ce sens - rapport Dehaye 1976 ; rapport Dumas 2009 pour les métiers d’art. Si, pour ces derniers, la loi
du18 juin 2014 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, remplaçant l’article 20 de la loi du 5 juillet 1996 fixe un cadre légal et précise que : « relèvent des métiers d’art, […] les personnes physiques ainsi que les dirigeants sociaux des personnes morales qui exercent, à titre principal ou secondaire, une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisée par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique », la liste publiée au journal officiel du 31 janvier 2016 qui comptabilise pas moins de198 métiers et 83 spécialités fait état d’une véritable hétérogénéité.
La notion de métier d’art est complexe car au carrefour de nombreux secteurs et domaines - esthétique, économique, sociologique, politique entre autres. Elle suppose et superpose une multitude d’acteurs, de situations et de concepts qui s’entrecroisent, interfèrent, s’agrègent et quelquefois se contredisent. Les projets et les réalisations couvrent un très large champ d’application et sont voués à des usages et des destinations multiples. Cette diversité fait la richesse des métiers d’art et du design mais en brouille également la perception.

Méthodologie :
- Recensement sur le terrain (lieux de production) : interviews filmées
- Identification des savoir-faire et catégorisation
- Analyse documentaire : historique et contemporaine
- Analyse d’entretiens sur les représentations professionnelles
- Analyse linguistique et numérisation : création d’une bibliothèque numérique de référence

Partenaires :
Université Jean Monnet Saint-Étienne
Musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne
Archives municipales de Saint-Étienne
SEPR de Lyon (porteur MOSAIC)