Habiter, représenter, imaginer

Sommaire

Le canon sur les planches

Présentation du « Canon sur les planches »

Le projet « Le canon sur les planches » vise à interroger les œuvres patrimoniales qui composent le répertoire dramatique dans le double éclairage offert par leurs mises en scène contemporaines et par l’actualité de la recherche. Cette approche méthodologique singulière permet, en particulier, de s’interroger sur la contemporanéité des œuvres anciennes et de réfléchir aux formes et aux significations de l’actualisation de ces textes canoniques.

Pour mener à bien ce projet qui réfléchit à la convergence entre recherche et création, entre savoirs et pratiques académiques et théâtrales, il est fécond d’associer des chercheurs et des praticiens afin de discuter des interprétations savantes et artistiques d’une œuvre appartenant au canon théâtral, français ou étranger, à l’occasion de sa mise en scène à la Comédie de Saint-Étienne.

Mobilisant deux partenaires de l’Institut ARTS, la Comédie de Saint-Étienne et l’IHRIM (UMR 5317), notre projet se propose de spéculer sur des œuvres du canon dramatique en alliant les approches savantes et pratiques, l’actualité de la recherche et les mises en scène contemporaines grâce à la réunion de spécialistes de théâtre, de metteurs et metteuses en scène et de comédiens et comédiennes.

Canon sur les planches # 3:  24 janvier 2024

Programme

Contact : Zoé Schweitzer

Le canon sur les planches #1 et #2 :  28 janvier et 15 avril 2022.

Vendredi 28 janvier 2022 : « L’Avare : avatars » autour de L’Avare de Molière, mis en scène par Benoît Lambert, à la Comédie de Saint-Etienne (salle Jean Dasté).

en présence de :

  • Estelle Brémont, Théophile Gasselin, Maud Meunissier, anciens élèves de l’École de la Comédie de Saint-Étienne (promotion 30) et comédiens dans L’Avare et Bizaravar.
  • Benoît Lambert, directeur de la Comédie de Saint-Étienne et metteur en scène de L’Avare et auteur et metteur en scène du spectacle itinérant Bizaravar.
  • Frédérique Loliée, actrice et metteuse en scène, directrice de l’atelier « D’après Molière » avec les élèves de la promotion 31 de l’École de la Comédie
  • Antony McKenna, spécialiste de littérature française du XVIIe siècle, IHRIM – UMR 5317
  • Michèle Rosellini, spécialiste de littérature française du XVIIe siècle, IHRIM – UMR 5317
  • Zoé Schweitzer, spécialiste de théâtre, IHRIM – UMR 5317

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Vendredi 15 avril 2022 : « L’amour de la Surprise » autour de La  seconde surprise de l’amour de Marivaux, mis en scène par Alain Françon, à l’Université / Bâtiment des forges.

en présence de :

  • Thomas Blanchard, acteur
  • Christelle Bahier-Porte, spécialiste de littérature française du XVIIIe siècle, IHRIM – UMR 5317
  • Christophe Martin, spécialiste de littérature française du XVIIIe siècle, CELLF – UMR 8599 (CNRS – Université Paris-Sorbonne)
  • Zoé Schweitzer, spécialiste de théâtre, IHRIM – UMR 5317

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Contact : Zoé Schweitzer

Il coule, il coule le Furan

Le projet « Il coule, il coule le Furan » rassemble des enseignants-chercheurs de différentes disciplines, un photographe reconnu et des professionnels appartenant à diverses institutions stéphanoises afin de réaliser une enquête approfondie sur l’histoire du Furan.
Le photographe, Pierre Suchet, arpente les rives du cours d’eau, de sa source ‒ au Bessat ‒ à sa confluence avec la Loire ‒ à Andrézieux. Au fil de cette patiente investigation, il effectue des prises de vue à la chambre 4 x 5’. Les images réalisées en noir et blanc renseignent sur la morphologie du bassin versant, sur l’aspect de la rivière en différents moments de son parcours, mais aussi sur les nombreux aménagements mis en place par les hommes au fil de l’histoire afin de domestiquer le cours d’eau ou d’exploiter sa force à des fins industrielles. Les photographies présentent de la sorte le Furan, comme un « fait de nature et de culture ».
Parallèlement à ce travail de prises de vue, des étudiants du master GéoNum se consacrent à la construction d’une base de données géomatiques, tandis que des étudiants de l’École nationale d’architecture de Saint-Etienne réalisent auprès d’habitants des entretiens portant sur les relations qu’ils entretiennent avec le cours d’eau. D’amples recherches iconographiques sont également menées au sein des Archives municipales de Saint-Étienne afin de rassembler des images du Furan (dessins, cartes, photographies, etc.) réalisées à des fins variées, au cours du temps.
Le pari de cette entreprise collective est que, de la confrontation de ces multiples démarches, naisse une appréhension renouvelée de la rivière ‒ à même de nourrir la réflexion des personnes qui habitent le territoire, mais aussi peut-être celle des politiques et des aménageurs. De cette vaste enquête pluridisciplinaire, naîtra un « livre d’art » ‒ dont l’organisation sera pensée comme véhicule d’une herméneutique. Une exposition permettra ultérieurement une restitution de cette recherche, sous une forme spatialisée.

(c) Pierre Suchet 

(c) Pierre Suchet – 2022

Le Furan prend sa source dans les Monts du Pilat, au Bessat (à 1 160 m) pour se jeter dans la Loire à Andrézieux (359 m). Long de 36 km, il possède un bassin versant de 178 km2 et reçoit l’apport en eau de 31 affluents. Une pente forte ainsi que des orages fréquents et violents confèrent au Furan un régime torrentiel caractérisé par des débits très variables, des crues sévères ‒ telles que celles de 1592, 1827 et 1859 ‒ et des étiages prononcés. À l’instar d’autres rivières du massif central, il coule sur des terrains granitiques (ou métamorphiques) de sorte que son eau acide est propice au trempage du fer ‒ également servi par les énergies trouvées alentour (bois, puis charbon). La force du courant du Furan a aussi favorisé l’installation de scieries, d’aiguiseries, de moulins à farine ou à soie, de papèteries, etc.

En raison de l’accroissement de la population, les besoins en eau de la ville de Saint-Étienne ne pouvaient plus être satisfaits au XIXe siècle. Il fut alors envisagé de détourner les sources de la Semène vers le Furan. Afin de régulariser le débit de la rivière et de stocker de l’eau pour l’été, les barrages du Gouffre d’Enfer et du Pas-du-Riot furent construits (le premier en 1866, le second en 1875-1877). De 1636 à 1987, la rivière fut progressivement couverte sur les 4,7 km où elle traverse la ville. Les travaux d’enfouissement successifs visaient à permettre le passage d’une rive à l’autre sur un axe Est-Ouest (longtemps dominant), à augmenter la surface aménageable, à contenir les inondations ainsi qu’à résoudre les problèmes d’hygiène : le cours d’eau a longtemps servi d’égout où se déversaient les déchets tant humains qu’industriels.

La rivière fait aujourd’hui partie d’une sorte d’inconscient de la ville, nombre d’habitants ignorant où elle passe précisément. Des stations d’épuration ont été installées de sorte que la qualité de l’eau s’est améliorée. Lors des travaux entrepris pour la rénovation de certaines canalisations en 2005, une portion du Furan a été provisoirement découverte ; il y eut alors des polémiques quant au possible maintien d’une partie du cours d’eau à l’air libre. Il est actuellement prévu de découvrir la rivière sur environ 80 mètres dans le quartier de Valbenoîte.

Afin de décrire les rapports que les habitants de Saint-Étienne ont entretenu avec le Furan au fil de l’histoire, Justine Ultsch distingue trois périodes (Géocarrefour, 85/3, 2010) : une période proto-industrielle, marquée par des conflits d’usages locaux, où le Furan est mobilisé comme ressource hydraulique pour des activités variées ; une période caractérisée par le développement de l’industrie où les autorités publiques accèdent au contrôle des eaux ; enfin, une période contemporaine où les relations à la rivière tendent à se redéfinir, entre revalorisation matérielle et idéelle.

Le projet « Il coule, il coule le Furan » s’attelle à comprendre les rapports qui se sont établis entre les hommes et le cours d’eau au fil de l’histoire. Ses acteurs entendent procéder de façon singulière, en faisant appel aux ressources heuristiques de la photographie et au croisement des disciplines :

1/ Les ressources heuristiques de la photographie : un photographe reconnu ‒ Pierre Suchet ‒ procèdera, à partir d’octobre 2022 et pendant l’année 2023, à une investigation du cours d’eau, de sa source à sa confluence avec la Loire. Il conduira une enquête de terrain, réalisant des vues en noir et blanc grâce à une chambre 4 X 5’ ‒ qui permet une grande précision des images, une subtile gradation des valeurs de gris et le redressement des verticales. Mais Pierre Suchet ne travaillera pas seul ; il sera entouré de chercheurs et d’experts réunissant des compétences variées, avec lesquels il échangera de façon assidue, lors de séances de travail régulièrement organisées tout au long de l’année.

2/ Le croisement des disciplines : Des chercheurs en histoire de l’art et en esthétique seront à même d’établir des liens entre les travaux de Pierre Suchet et les réalisations d’autres photographes avec lesquelles des convergences instructives seront discernées. Des recherches seront effectuées au sein des archives municipales, des archives départementales, à la cinémathèque et dans les fonds des musées de la ville afin de rassembler une documentation importante sur l’histoire du cours d’eau (peintures, estampes, dessins, cartes postales, coupures de presse, projets urbanistiques, etc.) Les documents réunis ‒ visuels ou textuels ‒ permettront de ressusciter l’évolution de la rivière et de relier l’apparence actuelle du Furan (fixée par la photographie) à des états antérieurs, échelonnés dans le temps. Des chercheurs en histoire, géographie et patrimoine apporteront leurs compétences afin que les archives rassemblées soient interprétées. Ils mèneront également des recherches concernant l’évolution de la cartographie du territoire. Des outils géomatiques seront mobilisés afin de construire une base de données géographiques permettant l’archivage des différentes ressources mobilisées et aidant à la recontextualisation des photographies contemporaines. Ce système d’information géographique (SIG) permettra la création de cartes pour l’édition, mais aussi d’une cartographie disponible en ligne (en libre accès) associée avec une Storymap. Ainsi les connaissances sur le Furan seront centralisées pour être diffusées auprès du plus grand nombre. L’utilisation d’une caméra proposant des prises de vue (et de son) à 360°, visualisables sur une plateforme en ligne ou avec un casque de réalité virtuelle, enrichira ces rendus dans un souci de contextualisation du travail entrepris. Des personnes expertes de l’agence Epures, de Saint-Étienne Ville d’art et d’histoire ou de Saint-Étienne Métropole aideront à la reconstitution de l’histoire du cours d’eau. Des entretiens seront menés par des étudiants de l’ENSASE, afin que puissent être rassemblés des témoignages sur la relation que les habitants entretiennent aujourd’hui avec la rivière.

3/ La publication d’un livre d’art aux éditions Filigranes en 2024.

Pour aller plus loin

Consulter dans la rubrique Ressources le suivi de ce projet pluriannuel.

Calendrier des séminaires

Partenaires impliqués et organismes financeurs

Rencontre avec Pierre Suchet, le 15 mars 2023 à 18h à l’ENSASE.

Échappées photographiques à la Maison du Patrimoine et des Lettres

Carnets de recherche à la Maison du Patrimoine et des Lettres

Expositions

Œuvre, objet, image, travail

Les presses d’URL.

Œuvre, objet, image, travail, collection Pro Forma, Les presses d’URL, juin 2021.

Avec les contributions de : Sandra et Gaspard Bébié-Valérian, Gwenaëlle Bertrand, Léonore Bonaccini, Céline Cadaureille, Anne-Céline Callens, Maxime Favard, Xavier Fourt, Thibault Honoré, Nolwenn Maudet, Rodolphe Olcèse, Jacopo Rasmi, Sophie Suma.

Pour la conception de la maquette et l’éditorialisation des contenus : Maxime Bouton et Émile Greis.

Avec les soutiens des laboratoires ECLLA de l’Université Jean Monnet Saint-Étienne et le Random(lab) de l’École supérieure d’art et design de Saint‑Étienne ainsi que du Projet ARTS.

L’ouvrage est en accès libre à cette adresse :
https://proforma.lespressesdurl.net/

Arts contemporains et anthropocène

Le projet « Arts contemporains & anthropocène » s’appuie sur la collaboration de plusieurs institutions liées au Projet ARTS ‒ École supérieure d’Art et de Design de Saint-Étienne, École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne, Cité du Design, Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne, Unité de recherche ECLLA, École Urbaine de Lyon, Labex IMU ‒ et de partenaires internationaux, Université de Gênes, Lieven Gevaert Centre for Photography, Art and Visual Culture (Université catholique de Louvain/Université de Leuven).

Le programme de recherche, porté par Danièle Méaux, vise à examiner les façons dont les œuvres de l’art contemporain ‒ qu’elles soient plastiques, photographiques, cinématographiques… ou encore littéraires ‒ pensent les évolutions du monde qui déterminent aujourd’hui l’usage croissant du terme d’« anthropocène ». Loin des réalisations témoignant d’une fascination romantique pour une nature proche de son état originel ou encore des productions désignées sous l’expression d’ « art écologique », il s’agit de prendre en considération et d’analyser des œuvres qui travaillent à problématiser les évolutions de nos modes de vie ainsi que la crise civilisationnelle que nous traversons. C’est ainsi la façon dont l’art peut se faire outil spécifique de compréhension et d’analyse des dysfonctionnements du monde d’aujourd’hui qui se trouve étudiée.

Ce projet est ponctué par :

Ce projet a bénéficié de l’aide de l’Etat gérée par l’ANR au titre du programme d’investissements d’avenir portant la référence ANR-17-CONV-0004.
Il a aussi été réalisé grâce au soutien financier du Projet IDEXLYON de l’Université de Lyon dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir portant la référence ANR-16-IDEX-005.

Contact : Danièle Méaux

Le colloque « Arts contemporains et anthropocène », organisé par Danièle Méaux (UJM/ECLLA), s’est tenu les 13, 14 et 15 octobre 2021, en partenariat avec l’Ecole Supérieure d’Art et Design de Saint-Etienne, le Musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Etienne, l’Ecole Urbaine de Lyon, le Labex IMU, l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Etienne, l’Université de Louvain et l’Université de Gênes.

L’art de notre temps se montre singulièrement poreux aux problématiques sociétales. Des théoriciens, tel Hal Foster, ont décelé un « retour du réel » dans l’art contemporain ‒ qui se démarque du formalisme et du purisme de la Modernité pour favoriser la création d’œuvres habitées d’une volonté de compréhension et de réflexion sur le monde. Au sein de ses écrits, l’artiste Allan Sekula défend le développement d’un art chevillé sur les réalités politiques. Il y a là un « tournant » dont les théoriciens s’accordent pour dire qu’il reflète une inquiétude à l’égard des évolutions de nos sociétés ; les craintes ainsi exprimées concernent, pour bonne part, ce que l’on nomme depuis les années 2000 « anthropocène ».  Ce colloque international visait à examiner les façons dont les œuvres de l’art contemporain ‒ qu’elles soient plastiques, photographiques, cinématographiques… ou encore littéraires ‒ pensent les évolutions du monde qui motivent l’usage croissant du terme « anthropocène ».

Ce travail a bénéficié de l’aide de l’Etat gérée par l’ANR au titre du programme d’investissements d’avenir portant la référence ANR-17-CONV-0004.
Il a aussi été réalisé grâce au soutien financier du Projet IDEXLYON de l’Université de Lyon dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir portant la référence ANR-16-IDEX-005.

Introduction au Colloque – Danièle Méaux :

Conférence inaugurale de Michel Lussault :

Suite des interventions du 13 octobre 2021

Interventions du 14 octobre 2021

Interventions du 15 octobre 2021

Conclusion du Colloque par Jean-Pierre Mourey :


Pour aller plus loin :

Page de présentation du programme de recherche Arts contemporains et anthropocène

Mémoires en creuxEnquête dans les archives du Creux de l’Enfer (1988-2022)

Le Creux de l’enfer, lieu emblématique de création artistique et industrielle

Lieu emblématique et saisissant de la ville de Thiers, chargé d’Histoire et de légendes où dominent encore le bruit des marteaux-pilons et le rugissement des flammes, Le Creux de l’enfer est traversé par la Durolle – un torrent déferlant qui résonne continuellement dans l’espace, auquel aucun artiste, aucun visiteur ne peut être indifférent. De la clarté naturelle de l’étage à l’atmosphère sombre et humide due à la proximité de la rivière en contre-bas, Le Creux de l’enfer conjugue les qualités de site naturel et historique particulièrement prégnantes pour les artistes et le public qui ne peuvent se soustraire à cet environnement.

Créé en 1988 dans un exceptionnel bâtiment industriel de la Vallée des Usines, le centre d’art Le Creux de l’enfer est l’un des pionniers de la décentralisation. Acteur tout à fait atypique en France, il a favorisé l’émergence d’œuvres significatives de l’art contemporain. Beaucoup sont nées de ce contexte : le lieu s’est révélé comme un territoire d’expérimentation propice à la production de nouvelles formes. Conçu comme un lieu de recherche et de création, il bénéficie d’une autonomie de programmation et d’une grande réactivité. Véritable laboratoire de recherche, il est ainsi un lieu de projets et d’expériences propice à l’apparition d’œuvres souvent inédites portées par des artistes renommés ou émergents. Comme d’autres centres d’art en France, il a participé à la révélation de nombreux jeunes artistes (Mounir Fatmi, Mona Hatoum, Claude Lévêque, Laurent Pariente, Maxime Lamarche, Aurélie Pétrel, Delphine Coindet, Anne-Lise Seusse, Sarah Tritz, Laurent Pernel, Marie Voignier, etc.) ainsi qu’à leur reconnaissance nationale, avant que leurs œuvres ne soient soutenues par le marché et rejoignent les collections des Frac, des musées, des fondations et des collections privées.

Investi des missions de production, de diffusion et de médiation, le centre d’art a vocation à créer les conditions les plus favorables à la rencontre entre l’art et les publics, au travers notamment de la programmation annuelle d’expositions monographiques ou collectives, de cycles de rencontres et de conférences, mais aussi par le biais d’évènements publics exceptionnels en présence des artistes.

Le centre d’art crée les conditions d’un échange fructueux entre les artistes et les publics les plus larges. Situé dans l’agglomération de Thiers, dans le Parc du Livradois-Forez, entre les anciennes régions Auvergne et Rhône-Alpes, le centre d’art contemporain Le Creux de l’enfer se trouve localisé aujourd’hui de façon stratégique au centre d’une grande Région, pour mieux affirmer une identité artistique propre et indépendante des centres urbains.

Présentation du projet de recherche

La démarche à la fois historique et scientifique autour des liens qu’entretiennent le travail manufacturier et le travail artistique a été menée en collaboration entre l’équipe du centre d’art Le Creux de l’enfer (porteur du projet) et Anne Favier, maîtresse de conférences en esthétique et sciences de l’art à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. La présente recherche reçoit le soutien de l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne et s’intègre dans l’axe de recherche scientifique « Territoires et représentations » de l’unité de recherche ECLLA (Etudes du Contemporain en Littératures, Langues et Arts).

Au cours de ce projet, il s’est agi de :

  • Sélectionner et numériser les documents visuels historiques fondateurs du centre d’art Le Creux de l’enfer (films historiques de l’inauguration du centre d’art lors du symposium, numérisation et indexation de documents photographiques des expositions) afin de constituer une base de données scientifique et référencée à destination de tous les publics et qui permet notamment d’illustrer une publication en ligne téléchargeable librement.
  • Réaliser des séquences vidéo d’interviews d’artistes, ouvriers et industriels ayant travaillé au centre d’art Le Creux de l’enfer, en s’appuyant principalement sur les projets ayant donné lieu à des collaborations entre artistes et entrepreneurs locaux.
  • Réaliser des conférences publiques de restitution des travaux mettant en parallèle travail manufacturier et travail artistique.

Quelques archives photographiques exploitées :

Valorisation des résultats

Anne Favier a animé une série de conférences pour restituer les résultats de cette recherche :

– le jeudi 2 février 2023 à 14h, dans le cadre de l’Université pour tous (Amphithéâtre de Télécom Saint-Étienne, 25 rue Dr Annino à Saint-Étienne).

– une série de 6 conférences au Creux de l’Enfer (site de l’usine du May, 83 avenue Joseph Claussat à Thiers ) – à 18h30 :

  • jeudi 9 février 2023 : Conférence  #1 : Mises en situation
  • jeudi 9 mars 2023 : Conférence #2 : Réfléchir l’environnement
  • jeudi 27 avril 2023 : Conférence #3 : Le lieu comme matière
  • jeudi 11 mai 2023 : Conférence #4 : L’art de la production
  • jeudi 1er juin 2023 : Conférence #5 : Esprits des lieux
  • jeudi 29 juin 2023 : Conférence #6 : Machineries

Télécharger le programme détaillé de ce cycle de conférences.

Contact : Anne Favier

Pour aller plus loin

Consulter les archives numérisées sur le siteweb du Centre d’art Le Creux de l’Enfer

ARTEMIS

L’ART Et la Matière, Innovation et Savoir-faire : promotion des métiers d’art à Saint-Etienne.

« Saint-Étienne ne s’est pas développée avec l’industrie à partir de la fin du XVIIIe siècle, elle est née avec. En 1820, la ville – et ses quatre communes limitrophes – compte 19 100 habitants. La révolution industrielle induit une explosion démographique : en 1856, l’agglomération stéphanoise compte plus de 94 000 habitants, et presque 150 000 en 1911. L’industrialisation de la ville s’opère autour de deux secteurs productifs distincts correspondant à deux réseaux d’acteurs : la rubanerie, d’une part, les industries minières et métallurgiques, d’autre part. La rubanerie est caractéristique de la phase de proto-industrialisation. L’activité est ancienne dans la région stéphanoise, les évolutions techniques n’y sont que très graduelles. Elle associe des négociants, d’une part, qui obtiennent des marchés auprès de maisons de gros ou de commissionnaires, et des passementiers, d’autre part, qui travaillent à domicile et parfois sous-traitent certaines tâches à des compagnons disséminés dans la ville. Hormis quelques rares manufactures importantes, ce secteur se caractérise donc par une structure atomisée et une faible intensité capitalistique. Cependant, il prospère tout au long du XIXe siècle et se maintient jusqu’à la Première Guerre mondiale. »

Objectifs :

Artemis, le projet porté conjointement par le master Design, parcours métiers et industries d’art , le musée d’art et d’industrie de Saint-Etienne et les archives de Saint-Etienne vise à promouvoir la valorisation des savoir-faire dans le domaine des métiers d’art. La structuration du projet permettra de construire une synergie thématique avec le souci de développer l’esprit d’ouverture des structures partenaires. Ces actions, partant de la préservation du patrimoine culturel, industriel, et artisanal de notre région, viendront en soutenir et développer l’innovation et la création. Elle permettra aux étudiants du Master Design de devenir des partenaires de recherche du projet européen MOSAIC en posant la question du patrimoine et savoir-faire dans les aspects de la préservation, de l’exploitation, et de l’innovation : Il s’agit à la fois de rendre ces patrimoine et savoir-faire pérennes : archivage, recension, inventaire dans les différents lieux dédiés à ces arts, tout en assurant la construction d’un référentiel de métiers (en cerner l’évolution historique, et les représentations professionnelles actuelles (identité professionnelle, éthique de métier).
ARTEMIS tire son inspiration et sa légitimité d’un double constat : celui du poids économique et de l’intérêt toujours grandissant pour les métiers d’une part et d’autre part de l’incapacité ou du moins d’une difficulté chronique à circonscrire et à déterminer de manière satisfaisante ces activités singulières malgré les nombreux travaux et rapports dans ce sens – rapport Dehaye 1976 ; rapport Dumas 2009 pour les métiers d’art. Si, pour ces derniers, la loi
du18 juin 2014 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, remplaçant l’article 20 de la loi du 5 juillet 1996 fixe un cadre légal et précise que : « relèvent des métiers d’art, […] les personnes physiques ainsi que les dirigeants sociaux des personnes morales qui exercent, à titre principal ou secondaire, une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisée par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique », la liste publiée au journal officiel du 31 janvier 2016 qui comptabilise pas moins de198 métiers et 83 spécialités fait état d’une véritable hétérogénéité.
La notion de métier d’art est complexe car au carrefour de nombreux secteurs et domaines – esthétique, économique, sociologique, politique entre autres. Elle suppose et superpose une multitude d’acteurs, de situations et de concepts qui s’entrecroisent, interfèrent, s’agrègent et quelquefois se contredisent. Les projets et les réalisations couvrent un très large champ d’application et sont voués à des usages et des destinations multiples. Cette diversité fait la richesse des métiers d’art et du design mais en brouille également la perception.

Méthodologie :

– Recensement sur le terrain (lieux de production) : interviews filmées
– Identification des savoir-faire et catégorisation
– Analyse documentaire : historique et contemporaine
– Analyse d’entretiens sur les représentations professionnelles
– Analyse linguistique et numérisation : création d’une bibliothèque numérique de référence

Partenaires :

Université Jean Monnet Saint-Étienne
Musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne
Archives municipales de Saint-Étienne
SEPR de Lyon (porteur MOSAIC)

Passage au dessin

Projet porté par Anne Favier (UJM / Eclla) avec Alexandre Quoi, directeur scientifique du MAMC+ et Romain Mathieu (ESADSE/LEM).

  • Journée d’étude Le passage au dessin le 9 juin 2021 au MAMC+

Avec la participation de : Léa Béloossovitch, Éric Manigaud.

Retour sur la journée d’étude Le passage au dessin du 9 juin 2021.

  • Journées d’étude Dessins d’après…/Peintures d’après… ? les 23 et 24 mars 2022 à l’Esadse, accompagnées de deux expositions (à la Galerie Ceysson & Bénétière et à la Salle des Cimaises)

Avec la participation de : Ben Ali Nadjib, Blanc Mireille, Boisrond François, Castel Orianne, Cursoux Noemie, Dancer Martine, Debrabant Camille, Duveau Maxime, Favier Anne, Ghaddab Karim, Gossart Laurence, Hysbergue Rémy, Lévy-Lasne Thomas, Liron Jeremy, Maffei Maud, Mathieu Romain, Olcèse Rodolphe, Post Clémentine, Semin Didier, Tuot Laurence, Valette Eric, Wolle David

Programme de la journée d’étude « Dessin d’après ? » du 23 mars 2022

Programme de la journée d’étude « Peinture d’après ? » du 24 mars 2022

Exposition Dessins d’après à la Galerie Ceysson & Bénétière

Exposition Peintures d’après à la Salle des Cimaises

La réception du Siècle d’Or espagnol dans les pays de langue allemande

Editions Köningshausen & Neumann

La réception du Siècle d’Or espagnol dans les pays de langue allemande, de Morgane Kappès-Le Moing et Fanny Platelle (dir.), Würzburg, Köningshausen & Neumann, décembre 2021.

A retrouver au catalogue de l’éditeur.